mercredi 17 avril 2013

Voici le résumé météo du mois de mars 2013.
Le mois de mars a été moins lumineux que la moyenne, plus froid et plus neigeux.
Nous avons eu 10 jours avec des chutes de neige et nous avons observé le phénomène de chasse-neige 12 jours dans le mois. Le chasse-neige est un phénomène météorologique, dans lequel la neige est soulevée par le vent, pouvant parfois réduire considérablement la visibilité. Il se produit généralement par un vent de plus de 40 km/h lorsque la neige au sol est très légère et formée de flocons assez fins pour pouvoir être soulevés.
Les températures moyennes ont été légèrement en-dessous de la normale, le minimum enregistré était de -18.2°C  et le maximum de -2.9°C.
Pas de record en température puisque le minimum enregistré pour un mois de mars est de -25,1°C le 30 mars 1997 et le maximum de température est de +3.4°C le 2 mars 1993.
On comptabilise 21 jours où le vent a été supérieur à 60 km/h dont 9 jours au-dessus des 80 km/h, 4 au-dessus des 120 km/h et 2 au-dessus des 140 km/h. La rafale maximale du mois a été enregistrée le 30 mars, elle est de 155,5 km/h loin derrière le maximum enregistré pour un mois de mars qui est de 219,6 km/h le 25 mars 1993.

La vie sur la base est rythmée par la météo, le temps qu’il fait conditionne les sorties. Elle est aussi rythmée par l’organisation de la vie de tous les jours, les repas bien sûr, mais aussi les tâches collectives, le service base et les « manips vivres ».
« Manip vivres », c’est le jargon que l’on utilise ici pour désigner la tâche collective consistant chaque semaine à sortir les marchandises qui seront consommées dans la semaine des entrepôts réfrigérés afin de les amener dans les réfrigérateurs et congélateurs de la cuisine. Nous avons 2 gros entrepôts, le « -20 » et le « +4 ». Tous les samedis en début d’après-midi, les hivernants se regroupent devant les magasins. Les marchandises choisies par Dominique passent de mains en mains jusqu’au « morooka », sorte d’engin à chenilles qui les transporte ensuite au bâtiment 31 pour y être rangées dans la cuisine.






Dimanche 14 avril.

Le vent, le froid, la neige font désormais partie de notre quotidien. Depuis plusieurs semaines, nous assistons à un ballet hivernal où entrent en scène les perturbations les unes après les autres nous apportant chacune son lot de vent et de neige. A chaque accalmie, c’est au tour des pelles et des balais brosses d’entrer en scène. Nous dégageons ainsi les congères obstruant les passages, les portes et les  fenêtres afin d’éviter les accumulations de neige.



Si hier encore le froid n’était souvent pas le bienvenu, nous obligeant à rester dedans à l’abri et bien au chaud, aujourd’hui il est devenu notre bienfaiteur. Il nous permet à nouveau de pouvoir nous évader de notre prison dorée, de sortir de la base, de quitter l’île des Pétrels et de découvrir à nouveau les petits îlots qui forment l’archipel et d’aller à la rencontre des bergs piégés dans la glace. La mer a revêtu son manteau blanc hivernal fait de glace et de neige. La banquise s’étend à perte de vue.
Maxime le DISTA a étendu ce midi les zones praticables. Il nous est désormais possible de gagner le continent. A l’annonce de Maxime, la joie s’est lue sur les visages.
Sitôt l’information annoncée, une petite équipe a profité de cette belle journée froide mais ensoleillée pour rejoindre à pied la base Prud’Homme fermée depuis R4, date de la dernière rotation de l’Astrolabe.




Je suis de service à la station. J’attendrai donc encore un peu avant de pouvoir m’éloigner de la base. Toutes les heures, depuis la passerelle qui mène au hangar, je fais un tour d’horizon et note les évènements météorologiques que j’observe.
Au loin sur le continent, à quelques dizaines de kilomètres, un mur de neige présent depuis tôt ce matin nous rappelle à la prudence. Ici le vent peut se lever brutalement soulevant dans sa violence la neige sur plusieurs dizaines de mètres, réduisant ainsi considérablement la visibilité. Sur la banquise, le danger est permanent, chacun ici en est conscient.


Tard dans la nuit, la nature nous a offert à nouveau un spectacle grandiose. Une aurore est apparue embrasant l’horizon de ses rayons colorés, afin de nous régaler de ses lumières. Le ciel était dégagé et avec ce spectacle nocturne on pouvait aussi admirer la voie lactée et ses myriades d’étoiles.